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La violence accoucheuse… de tempêtes stériles !

Publié par Guy de Laferrière le 02 avril 2023

les4verites

Le grand écrivain catholique anglais Chesterton disait naguère : « Le monde s’est divisé entre conservateurs et progressistes. L’affaire des progressistes est de continuer à commettre des erreurs. L’affaire des conservateurs est d’éviter que les erreurs ne soient corrigées. »

C’est cette citation qui me revenait à l’esprit en assistant au numéro de duettistes que se livrent d’un côté le « parti de l’ordre », emmené par notre sémillant président, et de l’autre le parti du désordre dont le dirigeant (pour l’heure) incontesté demeure Jean-Luc Mélenchon.

Naturellement, en regardant avec consternation l’actualité politique et sociale, la première idée qui vient à l’esprit de tout Français est de condamner sans équivoque la violence.

Cela vaut bien sûr pour la violence des « black blocks » en marge des manifestations contre la réforme des retraites. Cela vaut aussi pour ce qui vient de se passer à Sainte-Soline – où, samedi dernier, 200 manifestants ont été blessés (dont 40 sont dans un état grave et l’un se trouve même entre la vie et la mort), ainsi que 47 gendarmes.

Depuis le début de la nouvelle mandature, on entendait de temps à autre des commentateurs se féliciter que les débats « toniques » à l’Assemblée permettent à toutes les tendances politiques de s’exprimer et donc diminuent d’autant la violence dans la société.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette analyse se révèle, à l’usage, fort défaillante.

Au contraire, tout se passe comme si nous revenions aux temps « glorieux » de la Convention montagnarde où les députés d’extrême gauche, sous la pression de « la rue » ou de « l’opinion publique » (je mets les deux expressions entre guillemets car aucun de nous, bien qu’homme de la rue et participant de l’opinion publique, ne peut se sentir solidaire de ces excités), devenaient de plus en plus violents verbalement, légitimant ainsi en retour la violence physique hors de l’Assemblée.

Ce que je décris là est bien connu pour l’extrême gauche. Mais la plupart des commentateurs s’arrêtent là.

Or, la violence contemporaine, comme la violence révolutionnaire, s’exerce, comme diraient les marxistes, de manière dialectique.

Pour le dire autrement, LFI a besoin de Renaissance, comme naguère les jacobins avaient besoin des girondins ou la Commune de Thiers.

Pour nourrir la violence révolutionnaire, il faut le parti de l’ordre (« idéalement » violent lui aussi) – et la peur que ce dernier inspire à ses opposants. En sens inverse, le parti de l’ordre se nourrit de la violence du parti révolutionnaire.

Mais le plus navrant dans tout cela, c’est que nous savons désormais par expérience, qu’aucune de ces deux alternatives ne peut rien apporter de bon à la société et aux personnes concrètes.

Je ne le dis pas seulement en songeant – ce qui est l’évidence même – que la violence ne peut rien apporter de bon et que tous les slogans révolutionnaires sur la nécessité de cette violence (« on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs », « la violence accoucheuse de l’histoire », etc.) ont abouti à des situations plus dures encore pour les malheureux que la Révolution prétendait servir.

Je le dis surtout en constatant que « conservateurs » et « progressistes » – ici LFI et Renaissance – partagent une commune méconnaissance (pire, une commune indifférence) pour la nature humaine.

LFI nous voit comme simple cellule du Léviathan collectiviste ; Renaissance comme de simples consommateurs. Comment diable peut-on bâtir une réforme politique tant soit peu durable sur la base d’une anthropologie aussi sommaire ?

 

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